L'ancien Premier ministre et maire de Bordeaux Alain Juppé est
revenu discrètement au Palais de justice de Nanterre, mercredi, pour y être une nouvelle fois interrogé par le juge Patrick Desmure dans l'affaire des emplois fictifs du RPR et de la mairie de Paris. Jusqu'à présent, Alain Juppé s'est montré peu coopératif. Entendu en octobre 1998, il s'était contenté de «prendre acte» des accusations. Il avait prétendu qu'il souhaitait «organiser sa défense» et être «convoqué ultérieurement». Mais il avait demandé aussitôt après l'annulation de la procédure à la chambre d'accusation de la cour d'appel de Versailles. Le juge Desmure avait orienté ses investigations sur le RPR avant d'avoir reçu le feu vert du parquet, estimaient les avocats du maire de Bordeaux. Ils rêvaient de faire table rase. Ils n'y sont pas parvenus, mais ont obtenu de la cour qu'elle annule plusieurs dizaines de procès-verbaux, l'audition de Louise-Yvonne Casetta, l'ex-trésorière officieuse du parti, les interrogatoires de Michel Roussin, ex-directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie, et d'anciens trésoriers du RPR. L'avis de mise en examen d'Alain Juppé était lui aussi partiellement annulé. La chambre d'accusation passait un coup de gomme sur la mention «abus de confiance aggravé, détournement de fonds publics correspondant aux salaires d'agents, au préjudice de la Ville de Paris, commis en votre qualité d'adjoint aux finances». Le 30 juin, la Cour de cassation confirmait la décision. Mercredi, Al