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Libération

Forum santé. Question à Claude Moncorgé, vice-président de Médecins du monde. Avec les nouvelles lois, les exclus sont-ils mieux soignés?

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publié le 12 novembre 1999 à 1h55

«Non, car nous sommes encore dans une situation charnière. Et c'est

ce que montre notre analyse sur les exclus des soins qui viennent dans nos dispensaires. On note une grande stabilité. Comme si le phénomène était rentré dans la chronicité. Dans les 30 villes où nous avons des équipes travaillant sur la santé des populations les plus marginalisées, nous avons eu plus de 75 000 consultations, chiffre identique en 1999 à celui de 1998. On retrouve les mêmes caractéristiques: 36,5% des exclus ont entre 15 et 29 ans, un âge où normalement on consulte peu mais où les risques de précarité sont maximums. Le plus souvent, nos consultants vivent seuls (54%), n'ont aucun enfant à charge (72%), et près de 60% des patients n'ont pas de couverture sociale.

La question est de savoir maintenant si la loi contre l'exclusion de 1998 et la couverture maladie universelle (CMU) de 1999 vont changer la donne. Le volet santé de la loi contre l'exclusion commence tout juste à entrer en vigueur. Ce qui nous intéresse le plus, évidemment ce sont les PAS, ces permanences d'actions aux soins de santé dont tous les hôpitaux doivent se doter, et dans lesquelles peut venir, gratuitement, n'importe qui pour consulter, avec la possibilité en plus, pour ces patients de bénéficier d'une assistance sociale. A présent, il n'y en a que dans 15 villes. A Paris, on en compte 15 mais à Marseille, il n'y en a pas encore. Reste la CMU: elle sera effective au 1er janvier 2000. Nous avions été satisfaits de la loi, m