Ségolène Royal s'était trouvée «contente, satisfaite, soulagée» du
jugement qui l'avait condamnée le 15 février devant les prud'hommes. «Certains, dont Libération, insinuaient que j'étais poursuivie pour travail clandestin, avait indiqué la ministre déléguée à l'Enseignement scolaire. Le conseil des prud'hommes a ramené les choses à leur juste proportion.» Manque de chance, ses trois anciennes salariées viennent justement de porter plainte avec constitution de partie civile pour «travail clandestin» auprès du doyen des juges d'instruction de Niort (Deux-Sèvres). Et comme un malheur n'arrive jamais seul, Ségolène Royal a été renvoyée hier devant la Cour de justice de la République pour diffamation, dans une autre affaire.
Poire en deux. La ministre est une sorte de victime de la dissolution de l'Assemblée nationale, en 1997. Elle avait très légalement dû licencier son personnel parlementaire, mais comme elle avait besoin de troupes pour la campagne électorale, son mandataire financier leur avait fait signer un contrat à durée déterminée, pour lequel elles n'ont pas été payées.
Ségolène Royal est nommée ministre le 5 juin, ses collaboratrices assurent avoir travaillé pour elle jusqu'à fin juillet 1997. Gracieusement, mais sans le savoir. Lasses d'attendre leurs sous, l'assistante parlementaire, Evelyne Pathouot, et les deux secrétaires, Claude Fouchier et Francine Morin, ont porté l'affaire devant le conseil des prud'hommes le 30 novembre 1998, en demandant de solides dommages