Hubert Lévêque, 62 ans, le cheveu hirsute et dru ancré sur une
figure ronde et débonnaire, revêt régulièrement son aube blanche et son étole pour célébrer des baptêmes ou présider des obsèques. Puis il rentre chez lui pour dîner avec son épouse. Loin de risquer l'excommunication, ce catholique pratiquant, ancien militant de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne), est parfaitement en accord avec la doctrine du concile de Vatican II, qui, il y a trente ans, ressuscitait le statut de diacre permanent, abandonné par l'Eglise romaine depuis Charlemagne. «Il y a dans l'exercice de mon ministère une notion de service de spiritualité comme chez le prêtre. Mais orienté dans le sens du Christ serviteur, alors que le prêtre représente plus le Christ pasteur, rassembleur», s'exalte ce créateur d'une dizaine d'entreprises d'insertion pour jeunes en grande difficulté.
Au nombre de 1 500 en France (pour plus de 10 000 prêtres), ces laïcs sont ordonnés par l'évêque, avec acte de prostration devant l'autel comme pour les prêtres, et accomplissent un ministère pleinement reconnu par l'institution ecclésiale. Celle-ci vient même de leur rendre un hommage inédit et appuyé lors de l'assemblée plénière des évêques de Lourdes, avec la célébration du mystère du lavement des pieds de la part des évêques envers quelques diacres. Le développement des diacres permanents contribuerait-il à résoudre le problème de la crise des vocations?
Engagement tardif. En fait, chaque année, l'Eglise ordonne une centain