Menu
Libération

Les orphelins de la Shoah indemnisés.Le dispositif gouvernemental concernerait 10 000 personnes.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 novembre 1999 à 1h56

«Pour nous, juifs, ce siècle couvert de cendres restera celui de la

Shoah.» C'est par ce constat tragique que Henri Hajdenberg, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives), a inauguré samedi le 15e dîner annuel du Crif, véritable institution devant laquelle tous les Premiers ministres, passage obligé, viennent faire le point des relations entre la République et les juifs de France. Pour la troisième année consécutive, Lionel Jospin en était l'invité d'honneur. Parce que les réparations morales ne peuvent atténuer «la souffrance de ces orphelins qui est encore vive aujourd'hui», le Premier ministre a, pour la première fois, reconnu que «la France est redevable d'un geste de reconnaissance du devoir». Un dispositif de versement d'un capital ou d'une rente mensuelle devrait être préparé prochainement par le gouvernement à l'attention d'environ 10 000 personnes. En répondant ainsi à une demande de l'Association des fils et filles de déportés juifs de France, défendue par Serge Klarsfeld, le gouvernement néglige les doléances de la Coordination des enfants juifs survivants de la Shoah, pour qui la prise en compte du sort des victimes vivantes est plus importante qu'une pédagogie de la mémoire. Selon cette association, très critique à l'égard du Crif, décréter que seuls les orphelins seront indemnisés est en effet une décision arbitraire qui sera vécue comme injuste par tous ceux qui ont subi les mêmes persécutions, sans pour autant perdre leurs parents.

Six