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Libération

Prison pour les scientologues recruteurs. Après le jugement du procès de Marseille, la secte entend contre-attaquer.

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publié le 16 novembre 1999 à 1h43

A la barre du tribunal correctionnel de Marseille, en septembre,

lors du procès de l'Eglise de scientologie, le responsable local de la secte dans les années 80 avait eu ces mots pour sa défense: «Réduire la scientologie à l'argent, c'est une perversion de la vérité.» En vain. Les juges de Xavier Delamare n'ont pas cru à ses bonnes paroles. Hier, ils l'ont condamné à deux ans de prison dont six mois ferme et 100 000 francs d'amende pour escroquerie. Son tort: avoir usé de méthodes frauduleuses pour recruter de nouveaux adeptes. Quatre autres scientologues, alors sous les ordres de ce patron qui voulait faire de ses succursales niçoise et marseillaise les «meilleures missions d'Europe», à coups d'«avancées spirituelles comptabilisées» et de «ventes à la dure» de K7 ou de livres, ont écopé de peines de prison avec sursis, pour «escroquerie» ou «tentative d'escroquerie». De six mois à un an, selon leur degré d'implication, leur talent à faire passer des «auditions» ou à s'occuper des tests maison. Tandis que deux autres membres ont été relaxés.

Pour la secte, la douche est froide. Même si certaines charges retenues contre elle ont finalement tourné court. Alors, elle, si soucieuse de son image, s'est empressée dès l'annonce du délibéré de contre-attaquer. D'abord, en critiquant ces «décisions sévères», «inévitables dans le climat actuel» où il fallait «que la justice aille dans les rails». En désignant, ensuite, leur fidèle Xavier Delamare comme «le bouc émissaire d'une affaire