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Libération

L'euro déchire les Suédois. Pour le Premier ministre, Stockholm ne peut dire non à la monnaie unique.

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publié le 17 novembre 1999 à 1h41

Stockholm, de notre correspondant.

Göran Persson a enterré le «nja». Cette sorte de «ni oui ni non» a tenu jusqu'à présent lieu de ligne de conduite officielle vis-à-vis de l'euro dont la Suède ne fait pas partie, pour cause d'opinion publique négative. Lundi matin pourtant, le Premier ministre social-démocrate a pris les Suédois au saut du lit en déclarant ­ dans le Financial Times ­ qu'il était «impossible pour nous de dire non. Nous avons seulement deux choix: oui, nous voulons adhérer maintenant, ou bien oui, nous voulons y aller, mais plus tard». Un message avant tout destiné à rassurer les responsables européens et les marchés.

Depuis, Göran Persson a précisé sa pensée pour les Suédois, «avec un message plus nuancé, a noté un quotidien de Stockholm, plus adapté au scepticisme du public national». Le Premier ministre a déclaré que le congrès de son parti, en mars prochain, pourrait bien sûr s'en tenir à la ligne actuelle qui est de dire «non, en tout cas pour l'instant». «Le plus important est que nous ne disions pas un non définitif. Cela ne ferait que causer du tort à la Suède». Question d'un journaliste: quelle différence entre «non pas maintenant» et «oui plus tard»? «Une attitude fondamentale, répond Persson. "Oui plus tard est une façon de marquer que nous croyons au projet et que nous espérons qu'il peut aussi fonctionner en Suède.»

La nouvelle position de Göran Persson n'est pourtant qu'une demi-surprise. «Nous savions déjà que Tony Blair va introduire la Grande-B