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Libération

Une rumeur plus rapide que le train. Retour sur une agression dans une boulangerie, qui a provoqué une grève à la SNCF.

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publié le 17 novembre 1999 à 1h42

Dimanche, ils ont paralysé le réseau SNCF de Paris Saint-Lazare. Du

petit matin jusque vers 16 heures. Une grève «coup de semonce», spontanée, ni annoncée ni prévue. Mais une grève sur une rumeur. Celle de l'agression d'un cheminot en gare de Nanterre Université (Hauts-de-Seine). Une grève qui en dit long sur le climat actuel, comme celle qui avait suivi, le 2 juin dernier, la mort accidentelle d'un contrôleur du métro, supposé décédé suite à une agression d'un vendeur à la sauvette.

Croissant. Rappels des faits. Il est 7h30 dimanche matin, à la gare de Nanterre Université. Quelques instants avant de rouler vers Paris, un cheminot part s'offrir un croissant dans une boulangerie à deux pas de la gare. Mais chez le commerçant, ça crise. Un client, qui a un peu bu, s'en prend au boulanger. Le machiniste s'interpose et reçoit des coups sur le nez. Qu'importe, l'homme qui a déjà rencontré des problèmes plus tôt dans son service avec un voyageur et un signal d'alarme déclenché, décide de reprendre malgré tout son travail. Le train repart pour Paris. Plus tard, quand le machiniste déposera sa plainte, il avancera, selon la police, qu'il pensait «avoir vu [son] agresseur dans le train». Au commissariat de Nanterre, on est formel: ce matin-là, l'agresseur n'a pas pris le train. Mais il est trop tard, la rumeur court déjà. A 8h30, un tuyau sur «l'agression d'un mécanicien» parvient aux syndicats de la gare Saint-Lazare. Rémi Abgrall, responsable SUD-Rail des agents de conduite de la ga