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Libération

Limoux épargné tremble encore. La sous-préfecture de l'Aude, située dans une cuvette, est très exposée.

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publié le 18 novembre 1999 à 1h40

Limoux, envoyé spécial.

La vieille madame Alric n'aime pas du tout les «gros tuyaux» que la mairie a installés dans son quartier de Taïx. «Mais ils disent que ça nous protège des inondations.» «Elle devrait finir par s'y habituer, commente un jeune employé municipal. Ça va bientôt faire dix ans que ces buses sont en place"» Les services techniques de la mairie de Limoux n'ont pas attendu le déluge du week-end noir dernier pour protéger la ville des eaux. Le problème qui tracasse Albert Nadal, le directeur de ces services, c'est que les «normes changent tout le temps». Ainsi, les zones classées constructibles en 1989 du côté de Saint-Antoine ne le sont plus depuis 1992. «Ici, l'eau est le risque numéro Un», reprend-il. Limoux vit en permanence dans la crainte que le ciel ne lui tombe sur le tête.

La sous-préfecture est comme une île perchée dans la montagne. Elle est bâtie dans une cuvette de la haute vallée de l'Aude et peut avoir à avaler toute l'eau qui dévale des pentes. A 200 millimètres de pluie au mètre carré, c'est encore jouable. «A 500 millimètres comme vendredi, c'est la catastrophe.» Albert Nadal remercie les dieux de la météo. Ce week-end dernier, ils ont épargné la cité. Limoux n'en aurait pas été à sa première inondation. Celle de 1892 est immortalisée par une mesure tracée très haut sur un mur de la sous-préfecture. Celle de 1992 avait noyé des voitures et inondé la mercerie de Juliette Cabaré, ­ «la boue était constellée de boutons et de bobines de toutes les