Arjo-Wiggins, l'un des grands fabricants de papier mondiaux,
fabrique un «papier de qualité supérieure», «de couleur "blanc glacier à vergeures et pontuseaux (1) filigrané en table plate», «d'un grammage de 100 g/m2». Ce papier a pour nom Conqueror. Le «filigrane Conqueror est matérialisé par un chevalier». Et c'est l'emploi de ce Conqueror qui a alimenté, entre autres, les soupçons de faux contre le ministre des Finances Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire de la Mnef (Mutuelle nationale des étudiants de France).
Tracés latents. Ces détails très techniques figurent dans la longue expertise de 34 pages rédigée par un commandant de police et un ingénieur en chef du laboratoire de police scientifique de Paris à propos de l'ensemble des scellés et documents saisis dans les archives du cabinet de Dominique Strauss-Kahn, alors «avocat à la cour». L'expertise, dont nous avons pris connaissance intégralement, a été demandée le 28 juillet 1999 par un magistrat qui s'est substitué aux deux juges saisis, Armand Riberolles et Françoise Néher, alors en vacances. Dans cette ordonnance de commission d'experts, les deux spécialistes sont priés de bien vouloir examiner, parmi les scellés, les correspondances et factures du cabinet de Dominique Strauss-Kahn. De les comparer. De rechercher l'empreinte en relief de mots manuscrits (des «tracés latents»). De comparer les factures du 2 novembre 1995 et du 2 novembre 1996 (celles adressées à Olivier Spithakis, l'ancien directeur général de la Mnef