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Libération

Boulogne-Billancourt: pour Renault, la ville vaut de l'or. La firme revendique la rentabilisation maximale de ses friches.

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publié le 20 novembre 1999 à 1h38

Dix ans après avoir fermé ses usines, Renault règne toujours à

Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Non en tant qu'industriel mais en tant que propriétaire de 56,5 hectares de friches industrielles qui ont vocation à devenir un nouveau morceau de ville. Or jeudi soir, son PDG, Louis Schweitzer, est venu pour la première fois s'expliquer devant le conseil municipal convoqué en séance extraordinaire. Les habitants étaient nombreux: à Boulogne, la toute-puissance du constructeur automobile dans cette opération inquiète. L'aménagement d'un nouveau quartier préservant l'environnement, offrant une cohérence urbanistique et architecturale, ne va pas forcément de pair avec le souci de rentabilité du propriétaire des parcelles. Et Louis Schweitzer n'a pas caché que c'est bien ce souci-là qui passe avant les autres: «Notre devoir est de tirer la meilleure ressource des terrains actuellement inutilisés, pour assurer notre développement.» Il a évoqué la mondialisation en cours, le «challenge» que constitue la reprise du japonais Nissan et la nécessité pour Renault de mettre «toutes les ressources de l'entreprise» au service de son métier de base, la construction automobile.

Pour tout cela, les terrains de Billancourt ­ évalués 4 à 6 milliards de francs ­ tombent à pic. Le constructeur, qui avait fermé ses usines au moment où l'immobilier allait chuter pour huit ans, entend bien ne pas rater le coche d'un cycle immobilier reparti à la hausse depuis à peine un an. Situés dans l'Ouest pari