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Libération

Un village du Finistère se déchire sur le Breton à l'école. L'Hôpital-Camfrout retourne aux urnes après la démission de six élus.

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publié le 20 novembre 1999 à 1h38

L'Hôpital-Camfrout (Finistère), envoyée spéciale.

Les uns ont été taxés de «totalitaristes linguistiques», les autres se sont fait traiter de «secte» bretonnante. Et tous évoquent désormais un climat «détestable». L'Hôpital-Camfrout, village du parc d'Armorique de 1 699 habitants, réélira son conseil municipal le 21 novembre pour mettre un terme à une querelle scolaire: bilingues bretonnants contre monolingues. L'incendie a pris le 9 septembre, quand l'inspection d'académie a annoncé que la troisième classe maternelle de l'école publique allait être fermée au profit d'une classe bilingue français-breton. Dans la foulée, six élus ont démissionné. Il faudra les remplacer dimanche.

Question de budget. A priori, cette ouverture n'était pas illégitime: les 16 élèves candidats suffisaient pour ouvrir la classe. Mais, d'emblée, la directrice conteste l'inscription de 5 des 16 élèves concernés. Tout le conflit tourne autour de l'inscription en mairie de ces 5 élèves venant d'autres communes ou scolarisés en janvier 2000, ce qui se fait pourtant couramment. Or on soupçonne le maire, bretonnant lui-même, d'avoir accepté ces inscriptions parce qu'il voulait à tout prix cette classe. Contrairement à la majorité des conseillers municipaux, qui ont voté quatre fois contre la filière bilingue.

Jean Keromnes, maire RPR depuis 1985, retraité de l'aéronavale, a donc vu sa faible majorité de 1995 s'effilocher, et, désormais, ce sont ses adversaires de la liste Alternative démocratique et sociale