Périgueux envoyé spécial,

Quatre gardiens de la paix et deux CRS en treillis ont passé trois jours face au public des assises de Périgueux, le regard rivé sur les bancs des parties civiles. A l'entrée, les identités sont vérifiées, les sacs fouillés, les vêtements passés au détecteur. On craint pour la vie de Philippe Tétard, accusé du viol et de l'assassinat de Maryline, 17 ans au moment des faits. Dans le box, Philippe Tétard, la quarantaine dégarnie, répond docilement aux questions et, au besoin, reprend le président pour préciser.

Le 5 août 1997, en début d'après-midi, l'accusé, gardien d'un château à Sorges, dans la région de Périgueux, téléphone à Maryline Lalet pour qu'elle garde des enfants pendant trois heures. Il a trouvé le nom de la jeune fille sur Minitel. Il vient la chercher chez elle, au volant d'une CX verte.

A leur arrivée dans les dépendances du château, Tétard propose de monter à l'étage, «pour faire connaissance des enfants». Il gravit l'escalier derrière Maryline. Au passage, il saisit un tube d'acier posé dans l'encoignure d'une fenêtre, assomme la jeune fille dès qu'elle pénètre dans la chambre. Un coup violent sur la nuque, puis deux autres. Il déshabille sa victime, la porte sur un sommier, la ligote et la bâillonne. On retrouvera Maryline morte le lendemain, à quatre heures de route de là, dans un bosquet de Vannes-sur-Cosson, près d'Orléans. Le médecin légiste diagnostique le viol. Entre-temps, Colette Lalet, la mère de Maryline, a porté plainte. La