Toulouse de notre correspondant
Les lance-grenades ont parlé ce week-end dans le quartier d'Empalot. Les cocktails Molotov aussi, qui ont fusé depuis les coursives des immeubles de Grasse. «L'ordinaire des fins de semaine à Toulouse"», souffle un planton féminin du commissariat central. Mais c'est encore le mercredi précédent que le coup a été le plus dur au moral des policiers toulousains, rodés au caillassage dans les quartiers sensibles: «Ils n'ont même plus peur des CRS maintenant!» Ce soir-là, les loubards d'Empalot ont carrément propulsé une voiture volée contre un fourgon des Compagnies républicaines de sécurité. Il n'y a que l'espace d'un périphérique entre Empalot et les quartiers du Mirail et de la Reynerie, qui ont flambé l'an dernier en décembre. La mort d'Habib, tué par un policier pour un vol de voiture, avait allumé l'incendie. Rodéos et caillassages. La crainte actuelle des autorités vient de ce qu'approche la date anniversaire de ce 13 décembre 1998. A quelques incendies de poubelles près, le calme était à peu près revenu sur les barres et le béton de ces cités. «Jusqu'à cette rentrée de septembre"», note Alain Roman, président d'une copropriété du Mirail. Le renfort d'îlotiers dans la semaine a fait chuter les agressions de personnes pendant la journée. Mais aux heures creuses de la nuit et du week-end, où le commissariat de quartier du Mirail-Bellefontaine est fermé, les rodéos de voitures volées et les caillassages de pompiers ont repris de plus belle. Le