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Libération
Reportage

La Corse redoute la dérive des ultras

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L'attentat raté contre une commune du Sud sème l'inquiétude.
publié le 29 novembre 1999 à 1h31
(mis à jour le 29 novembre 1999 à 1h31)

Grosseto-Prugna (Corse-du-Sud), samedi, 21h30. Un passant remarque un drôle d'objet sur une fenêtre de la mairie-école. L'homme s'approche et s'écarte. L'objet est un bidon de nitrate-fuel. Quelques instants plus tard, les artificiers s'approchent à leur tour. Sans risque: la mèche lente s'est consumée sans atteindre le bidon. Pour les enquêteurs, tout ça est un peu «grossier» et franchement «artisanal», la bombe ne dispose pas de système de mise à feu. N'empêche. Dans le contexte actuel, l'affaire est prise au sérieux. D'autant que l'attentat contre la mairie de Grosseto présente quelques similitudes avec ceux perpétrés contre l'Urssaf et la DDE, jeudi à Ajaccio: du nitrate-fuel, et pas de revendication. Commune à haute teneur en affaires, au sud d'Ajaccio, Grosseto-Prugna est le genre d'endroit qui défraye régulièrement la chronique corse. Notamment depuis l'assassinat, le 26 septembre 1990, de son maire, Charles Grosseti, abattu par trois balles de 7,63 mm tirées par deux motards. Aussi, la section de recherches de la gendarmerie de Sartène, en charge de l'enquête sur l'attentat raté de samedi soir, creuse tous azimuts. Et le choix est large: continuation des attentats de jeudi, histoire de montrer la détermination de leurs auteurs, à la veille de la mise en place du plan Vigipirate? Mécontentement d'un administré pour des raisons personnelles, type permis de construire refusé? Diversion? Avertissement adressé à José Rossi, l'actuel président de l'Assemblée de Corse,