Ajaccio envoyé spécial,
Samedi, pour la manifestation contre les deux attentats de l'Urssaf et de la DDE d'Ajaccio, la dame s'est mise sur son 31. Collier de perles, tailleur et coiffure peroxydée. Sa voix est ferme, mais respectueuse, avec une pointe de colère: «Monsieur le maire, encouragez-nous" Dites-nous ce qui va se passer maintenant.» L'élu du petit village se tapote le menton, et semble ne pas trop savoir quoi dire. Alors, il y va de ses encouragements à manifester, de ses remerciements «d'être là», il parle du «refus catégorique de la violence», et jette, en quête d'arguments, des regards dans la foule. En vain. La foule est bien maigre: seulement deux mille personnes, devant les grilles de la préfecture de Corse à Ajaccio, à l'appel des élus locaux. Mais la dame coupe son interlocuteur. «Non, non, monsieur le maire" Je ne vous parle pas des attentats, mais d'Air Littoral.» Pour un peu, l'édile se sentirait soulagé. Plus facile de répondre sur le conflit qui oppose ici différentes compagnies aériennes que sur le reste des affaires corses. D'ailleurs, chez les manifestants, on profite parfois de la présence des élus pour parler autant des vicissitudes du quotidien que des attentats. On est entre soi: pas mal d'élus et beaucoup d'amis d'élus. De gauche comme de droite, de José Rossi au ministre Emile Zuccarelli, venu répéter que «le gouvernement ne changera pas de ligne. Les terroristes sont dans l'impasse».
Mais voilà. La mobilisation est faible; le découragement, pa