C'est un gros souci pour les surveillants, une vraie inquiétude pour
les psychiatres. Près de 10% des entrants en prison souffrent de troubles mentaux, selon les statistiques du ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Environ 7 500 personnes déclarent «avoir été régulièrement suivies par un psychiatre, un psychologue ou un infirmier psychiatrique au moins une fois par trimestre, ou avoir été hospitalisées en psychiatrie dans les douze mois précédant l'incarcération» (1). Voilà pour ceux qui entrent en prison. Le problème est encore accentué par l'allongement constant des peines qui sont infligées: «Les chefs d'établissement constatent que l'allongement des peines aggrave les troubles préexistants ou même les favorise, explique-t-on à l'administration pénitentiaire. Certains détenus n'ont plus de vision d'une possible sortie et leur santé mentale se dégrade.» «Nouvelle peine de mort». Malgré le renforcement des soins psychiatriques en prison, se pose en permanence la question de la présence de ces détenus malades. Face aux fous, les surveillants se sentent démunis, ils ne sont pas formés à gérer pareilles situations. «Pour les malades mentaux, dit Alexis Grandhaie, secrétaire général de la CGT-Pénitentiaire, il faut des structures adaptées, qui ne se trouvent pas en prison. Et puis l'allongement des peines fait de la prison un mouroir, d'autant que les perspectives de sortie sont quasi nulles. Si on ne trouve pas de solution, on aura inventé en fait une nouvelle peine de m