Il s'est mis en congé du PS pour le procès qui s'ouvre aujourd'hui;
a espéré pendant longtemps un non-lieu qui n'est pas venu; et sait que l'audience qui s'ouvre devant la 31e chambre correctionnelle a une portée symbolique autant que pénale: l'ex-numéro 2 du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis comparaît aujourd'hui pour recel d'abus de biens sociaux, pour un montant de 441 000 F. Il sera aux côtés d'Yves Laisné, un gestionnaire de foyers d'immigrés (AFRP, Association des foyers de la région parisienne) qui fit ses débuts militants au Front national, poursuivi, lui, pour abus de biens sociaux et abus de confiance.
Coup de main. Entre ces deux hommes, l'histoire financière se noue peu après mars 1993. Cambadélis vient de perdre son siège de député du XIXe arrondissement. Laisné lui propose un coup de main. Et le salaire à mi-temps pour 20 000 F par mois entre mars 1993 et août 1995, via une société anonyme baptisée Agos, qui sert de société de gestion des foyers. Quand Libération révèle ces faits en novembre 1995 , le député justifie ses prestations, en expliquant qu'il a pris la défense de résidents immigrés dans des foyers des XIVe et XIXe arrondissements de Paris, qu'il était une sorte de «conseil». Convoqué devant le juge d'instruction Patrick Fievet, en 1996, Cambadélis racontera avoir rencontré Yves Laisné en 1990. Soupçonné d'avoir bénéficié d'un emploi fictif, il expliquera avoir été recruté pour fournir des «conseils de stratégie et d'image», une fois par