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Libération

Procès d'un vendeur de vidéos pédophiles. Ancien adjudant, Jean-Marie S. a comparu avec 42 de ses clients.

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publié le 2 décembre 1999 à 2h12

Il a bien senti que le terrain n'était pas sûr, mais il n'a pas pu

s'empêcher de signaler que, même s'il regrettait bien sûr, vingt mois de prison en préventive pour avoir vendu des films porno, ça lui semblait un peu «disproportionné». Le visage du président s'est aussitôt fermé. Il est vrai que Jean-Marie S. n'est pas d'une totale habileté et a l'air franchement tombé d'une caricature: l'ancien adjudant parachutiste vendait des cassettes pédophiles, zoophiles et scatologiques depuis sa permanence du RPR. Il était jugé hier à Créteil, dans le Val-de-Marne, avec ses clients, pour avoir copié et vendu des cassettes vidéo représentant de très jeunes enfants.

Retraite. Jean-Marie S. ne se sent pas du tout pédophile. «Vous avez dit au juge d'instruction, s'enquiert le président, que vous étiez plutôt sado-maso hétéro à tendance dominateur?» Jean-Marie opine. Les cassettes d'ailleurs, c'est tout juste s'il les a vues: il notait soigneusement la commande et copiait les séquences, en accéléré. Jean-Marie S., 51 ans, était adjudant-chef dans un centre d'instruction parachutiste du Loiret, marié en 1969, deux enfants. Il prend sa retraite en 1984, fonde l'année suivante une petite société de réparation de parachutes mais sa boîte se crashe en 1994, l'année où sa femme finit par le quitter. Gamelles. Il milite près de Tarbes dans les rangs du RPR dont il devient secrétaire départemental, est même élu conseiller général des Hautes-Pyrénées en 1992, mais l'élection est invalidée et l'an