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Libération

Cambadélis, conseil en tout genre. Devant les juges, le N° 2 du PS tentait, hier, de réfuter l'accusation d'emploi fictif.

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publié le 3 décembre 1999 à 2h11

A gauche, sur le banc des prévenus, Yves Laisné, toujours aussi sûr

de lui, onctueux et habile, soigné dans son costume, et président jusqu'à la fin 1995 de l'Association des foyers de la région parisienne (AFRP), gestionnaire de logements pour les travailleurs migrants. L'homme est poursuivi pour «abus de biens sociaux», «abus de confiance» et «présentation de comptes inexacts». A droite, Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du Parti socialiste (en «congé», le temps du procès), tendu, «prévenu» lui aussi, et renvoyé pour recel d'abus de biens sociaux. L'accusation: entre 1993 et 1995, il a été recruté et rémunéré à raison de 20 000 F par mois par Laisné via l'Agos (une structure prestataire de services de l'AFRP) pour des «conseils» auxquels la justice a trouvé bien peu de réalité.

L'autre banc. Hier, le député du XIXe arrondissement de Paris ne s'est pas assis près de son ancien employeur. Mais de l'autre côté de la travée centrale du tribunal, sur le banc des parties civiles, aux côtés de trois Africains qui, depuis des années, gèrent le combat pour un meilleur entretien des foyers de l'AFRP. Et puis, au fond de la 11e chambre correctionnelle de Paris, debout et presque parqués par les gendarmes en coulisses de l'audience, une poignée d'autres résidents de foyers, figures anonymes de ce qui constitue le fond de l'affaire de l'AFRP jugée hier. En 1993, Yves Laisné vient d'échouer. Il a investi les fonds de l'association ­ responsable de vingt-sept foyers en Ile-d