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Libération

Des profs en voie de «professionnalisation». Les concours de recrutement devraient mieux intégrer les aptitudes pédagogiques.

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publié le 3 décembre 1999 à 2h11

«Enseigner, c'est un métier.» Alain Bouvier, directeur de l'IUFM de

Lyon et professeur des universités, juge opportun de rappeler cette évidence au moment où le ministère de l'Education nationale s'apprête à engager la «concertation» sur la formation des enseignants. «C'est un métier», cela signifie qu'il faut en passer par l'apprentissage de techniques pédagogiques et de savoir-faire qui ne s'enseignent pas à l'université. Malgré tous ses mérites, le lauréat de l'agrégation de maths ne fera pas nécessairement un bon prof. En 1989, la création très controversée des IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres) visait déjà à «professionnaliser» la formation. Cette ambition est loin d'être atteinte. Parce que, dix ans après, les concours de recrutement des enseignants ont tendance à rester, selon Alain Bouvier, des «certificats de fin d'études supérieures». Avant la fin janvier 2000, la «concertation» lancée par Allègre devrait déboucher sur un projet de réforme des concours de recrutement et de l'organisation des études des futurs professeurs. Le débat promet d'être vif. Car sur cette question, comme sur celle des programmes, les pédagogues démocrates et les agrégés républicains n'ont pas fini de s'opposer violemment.

Public nouveau. Au-delà de ce vieux clivage, la grande majorité des partenaires du système éducatif reconnaît pourtant que la formation ne prépare pas (ou ne prépare plus) à affronter les élèves d'aujourd'hui. «On ne m'avait pas dit que j'aurais des él