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Libération

Des mannequins sans fard. Drogue, «maquignonnage»... les pratiques rapportées par la BBC ne sont pas isolées.

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publié le 4 décembre 1999 à 2h10

Gérald Marie arrive à ses rendez-vous dans une grosse Mercedes,

encadré par deux jeunes gens qui ressemblent à des gardes du corps de série télévisée. Ce quinquagénaire breton est membre associé d'Elite, la plus importante agence de mannequins du monde ­ 24 bureaux sur la planète ­, et président d'Elite Europe. A Paris, dans une impasse verdoyante du XIVe arrondissement, il reçoit dans un hôtel particulier Art nouveau, avec ascenseur en verre pour passer du salon aux chambres ou à la terrasse. Toiles aux murs, objets rares sur les étagères, mobilier design.

Le monde chic de Gérald Marie vient de vaciller, et son empire tremble à cause de quelques vannes très beauf et macho proférées dans des soirées bien arrosées. Ce que ne savait pas cet ex-époux de Linda Evangelista, c'est que l'ami qu'il s'était fait depuis sept mois et qui l'accompagnait jusque dans sa maison d'Ibiza était en fait un journaliste, Donald MacIntyre, travaillant pour la BBC et le filmant à son insu. «Le 24 novembre dernier, j'étais à New York, raconte Gérald Marie. On m'a dit de rentrer tout de suite à Paris, parce que la situation était très grave.» La veille, la chaîne anglaise avait diffusé le travail de MacIntyre, où Gérald Marie apparaît comme une canaille libidineuse.

«Explosées de fatigue». Pour malhonnête qu'il soit, fondé sur des images volées, le reportage n'en révèle pas moins l'envers pas toujours reluisant du monde des mannequins. Un monde dur où des jeunes filles de 15, 16 ou 17 ans jouent le rô