Montpellier, correspondance.
Grève. Le mot est tellement éloigné de leur culture qu'ils ont du mal à le prononcer. «Ce mouvement est exceptionnel. Ici, on ne peut pas arrêter la chaîne», s'excuse presque Jacques Kienlen, chef de l'un des trois départements d'anesthésie réanimation du CHU de Montpellier. «Dans cette ville qui a hébergé la première faculté de médecine et se place au quatrième rang de la recherche médicale en France, toucher à la santé c'est comme porter atteinte à l'aéronautique à Toulouse», insiste Jacques Bringer, président de la commission médicale d'établissement (CME) et chef du service endocrinologie.
Pourtant, jeudi dernier, ils étaient bien 300 médecins hospitaliers et chefs de service à s'être tassés dans le grand amphi pour participer à une assemblée générale, puis le lendemain, à nouveau une petite centaine, à soutenir, devant la préfecture, la délégation désignée pour rencontrer la secrétaire d'Etat à la Santé, Dominique Gillot, opportunément à Montpellier à l'occasion du Téléthon. Ils seront sans doute aussi nombreux à grossir les rangs des mécontents vendredi, à l'occasion du conseil d'administration de l'hôpital" Et lundi 13 décembre, date à partir de laquelle FO, syndicat majoritaire, a appelé à une grève illimitée en cas d'échec de la négociation.
Arithmétique. Tombée mardi 30 novembre, la lettre de l'Agence régionale d'hospitalisation (ARH) arrêtant à 0,59% l'augmentation budgétaire du CHU montpelliérain pour l'an 2000 a fait l'effet d'une b