Après deux jours d'audience, en octobre, où il avait déroulé sa
componction et ses belles manières, l'abbé Jean-Yves Cottard n'a pas daigné se présenter hier devant le tribunal correctionnel de Guingamp (Côtes-d'Armor), où l'attendait son jugement: quatre ans de prison, dont dix-huit mois ferme. L'ecclésiastique très intégriste a été reconnu coupable d'«homicides et blessures involontaires», pour avoir organisé, au mépris des plus élémentaires règles de prudence, un raid nautique qui coûta la vie à quatre scouts marins et à un plaisancier. C'était le 22 juillet 1998 dans la nuit, au large de Perros-Guirrec. Sept scouts, âgés de 12 ans à 18 ans, dérivaient depuis plusieurs heures quand un voilier vint à leur rescousse. Quatre d'entre eux étaient déjà morts, de froid ou d'asphyxie, et l'un des plaisanciers périt noyé pendant le sauvetage: Guillaume Castanet avait 31 ans, et sa mère fut la seule, pendant des mois, à se battre. Car, hormis la mère de l'un des petits scouts décédés (également partie civile), les familles apportèrent toujours un soutien infaillible à leur guide spirituel.
Lors de l'audience (lire Libération du 18 et 19 octobre), les flous et incohérences relevés chez Jean-Yves Cottard avaient conduit le procureur à requérir à son encontre cinq ans de prison, dont deux ferme. Hier, le tribunal l'a quasiment suivi, interdisant de surcroît à l'abbé «d'exercer définitivement toute fonction d'encadrement en matière d'activités physiques, sportives ou de loisir». L'abbé C