Fausses factures, passeports contrefaits, comptabilité antidatée,
lettres anonymes ou revendication d'attentat, les techniciens en documents de la police (1) défrayent la chronique depuis les années 20. Dernier éclat, l'expertise qui démontre que le cabinet d'avocat de Dominique Strauss-Kahn a utilisé, de façon inhabituelle, des feuilles de papier de la marque Conqueror pour des factures envoyées à la Mnef. Une étude venant confirmer le soupçon de «faux» des juges d'instruction. Ces pièces litigieuses ont été comparées par le laboratoire de Paris avec des courriers adressés par DSK à d'autres clients, tous imprimés" sur du papier standard ou de l'Extra-Strong Guilbert.
Logiciel traqueur. Plus modestement, au service central d'identité judiciaire (IJ) d'Ecully (Rhône), Delphine scrute 50 courriers tous les mêmes envoyés à des habitants du Bas-Rhin par un anonyme qui réclame de l'argent: «Tentative d'extorsion de fonds.» Les noms, les adresses, l'affaire, Delphine n'y prête même pas attention, concentrée sur «ce grand décalage sur la dernière ligne» du texte et sur un «M» effacé puis corrigé, ce qui dénote «une manière d'effacer par arrachement [grâce à un ruban spécial]»: «Ces lettres ont donc été tapées avec un ruban carboné, sur une machine à roue.» En quête de «choses discriminantes», visibles ou non à l'oeil nu, la gardienne de la paix scanne et dissèque le tract sur son logiciel Parc (Poste d'analyse et de reconnaissances des caractéristiques), en service depuis 1991: