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Libération

Les personnels des hôpitaux d'Ile-de-France manifestent à Paris.

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publié le 10 décembre 1999 à 2h04

Nathalie a une seringue sur la tête. Un déguisement, «mais ce n'est

pas la fête». Avec ses copines infirmières de l'hôpital Saint-Louis à Paris, elle est venue protester devant le ministère de la Santé, avenue de Ségur. Selon l'intersyndicale CGT, CFDT, CFTC, SUD-CRC, FO et SNCH (Syndicat national des cadres hospitaliers) qui les réunit là, ils seraient 1 500. Pas de défilé, juste l'attente. Déguisés ou non, en blouse blanche ou en tenue de chirurgien, ils protestent, devant les portes barrées de grilles, contre la limitation des budgets et les suppressions de postes qu'elle implique. Et attendent la sortie de leur délégation, reçue par un conseiller du secrétaire d'Etat, Dominique Gillot. Aux manifestants venus de Saint-Antoine et de Saint-Louis, en grève depuis plusieurs semaines, s'étaient joints des agents d'une dizaine d'établissements de la région parisienne. Mieux dotés que ceux des autres régions, les hôpitaux d'Ile-de-France ont vu leurs crédits nettement resserrés depuis 1997, afin de réduire les inégalités.

Sous sa seringue, Nathalie raconte les journées entières d'attente des malades aux urgences, «de 8 heures du matin à 7 heures du soir avant de se faire soigner. Et les autres, on les renvoie à la maison en les priant de revenir le lendemain.» «Foutage de gueule». Le manque d'effectifs, les représentants de quelques hôpitaux de banlieue qui attendent devant le ministère y sont confrontés, eux aussi. René est psychiatre à l'hôpital Louise-Michel d'Evry. «On est 10