Menu
Libération
Série

Pister et démasquer. C'est simple comme des coups de fil. D'un portable ou d'une cabine, rester anonyme n'est plus possible.

Article réservé aux abonnés
publié le 10 décembre 1999 à 2h05

A Paris, le 17 décembre 1998 à 15 h 14, un appel anonyme tombe à

police secours: «Ecoutez-moi bien. 35-37, quai de la Seine [XIXe arrondissement], y a un enculé qui est en train de caner au deuxième sous-sol, ça lui apprendra à payer ses dettes"» Au parking, il y a un homme en sang dans sa voiture et une petite fille terrorisée. Deux «messieurs habillés en noir avec des cagoules» ont frappé son père, Bertrand M., avec un marteau. Pour élucider la tentative d'assassinat, le lieutenant G., de la 3e division de police judiciaire, sur commission rogatoire du juge Devidal, identifie le 01 40 15 93 24, qui s'est affiché sur le poste du central le temps de la revendication: il correspond à une cabine publique de la rue de l'Echelle (Ier arrondissement). Au bout de cinq mois et demi à dérouler ce fil à coups de «réquisitions judiciaires» aux opérateurs en téléphonie, l'officier a arrêté les abonnés suspects le 1er juin 1999.

Contrat payé. Eddy L., petit ami de la fille d'un concierge de la rue de l'Echelle, a tabassé Bertrand M. dans le parking, puis a appelé police secours de la cabine à côté de chez elle. Son complice, Gianluca F., longtemps caché derrière un «pack SFR à entrée libre non identifié», a aussi frappé. Jean-Pascal G., ex-agent de sécurité du Fouquet's, abonné d'un portable SFR répertorié, a recruté ces deux hommes de main pour exécuter un contrat payé 100 000 francs (avec un tiers à chacun). Le commanditaire, c'est Claude B., l'utilisateur d'un Nokia de la société d'ex