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Libération

Tiberi tente de séduire en recevant les Miss. Il invite TF1 à l'Hôtel de Ville. Pratique interdite par la loi.

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publié le 11 décembre 1999 à 2h03

La campagne de Jean Tiberi en faveur, si ce n'est de sa réélection à

la mairie de Paris, du moins de son maintien en fonction jusqu'à l'échéance de son mandat, prend ce soir un détour savoureux: l'Hôtel de Ville accueille en son sein l'élection de Miss France 2000 (lire en dernière page). Les sourires devant la caméra devraient masquer les grimaces de quelques esprits chagrins qui, en coulisse, considèrent que cette manifestation est tout à fait illégale.

Gratuité. En effet, les locaux mis gracieusement à la disposition de TF1 (via sa filiale Glem), la salle des fêtes et sa galerie, les grands escaliers d'honneur ainsi qu'une dizaine de petits salons, font partie du domaine public. L'article L.2143-3 du code général des collectivités territoriales ne tolère la mise à disposition de locaux communaux à titre gratuit que dans le cas des «associations, syndicats ou partis politiques». Ni Glem production, ni le Comité Miss France n'en font partie. Toutefois, l'article L.2251-2 du même code permet à une municipalité d'accorder une «libéralité» à une société commerciale à titre exceptionnel, sous le seul prétexte de favoriser le «développement économique».

L'élection de Miss France, pas plus que l'autopromotion de Jean Tiberi, ne semble entrer dans ce cadre. La mairie de Paris n'allait pas s'arrêter pour si peu, car l'essentiel est ailleurs: le générique de l'émission mentionnera le concours de l'Hôtel de Ville, les cartons d'invitation seront, selon la préséance protocolaire, au nom