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Libération

Les «testings» de SOS-Racisme.

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publié le 13 décembre 1999 à 2h02

Partie civile au Mans, SOS-Racisme a lancé en octobre une nouvelle

campagne sur le thème «la discrimination tue les talents». Dont le but, hormis les affiches et les slogans, est de faire constater (et poursuivre) les délits de discrimination raciale commis par certains propriétaires de boîtes de nuit ou d'entreprises. Dans le langage maison, on appelle ça les «testings». Le mois dernier, le patron d'une discothèque de Tours (Indre-et-Loire) s'est ainsi fait condamner par la cour d'appel d'Orléans pour discrimination. A l'origine de la plainte, il y avait un testing. Samuel Thomas, le vice-président de SOS, explique cette procédure: «Des jeunes nous alertent quand ils se font constamment refouler de certains lieux, sans autre motif que la couleur de la peau. On y retourne avec eux, accompagnés par des huissiers, des policiers, des élus ou des journalistes. Là, on constate la discrimination. Ainsi, les victimes ont une preuve, et peuvent saisir la justice. Depuis un an, on a dû faire une quarantaine de testings en France. Surtout dans des boîtes de nuit. On commence avec les entreprises ou les logements, et on a même été au kop Boulogne du Parc des Princes. Mais les propriétaires apprennent à contourner la loi. Quand hier ils pratiquaient ouvertement la ségrégation, ils avancent aujourd'hui d'autres raisons pour refuser les jeunes, notamment à l'entrée des bars: vous êtes soûls, ou mal habillés. Alors, on s'adapte aussi: pendant les testings, on prend des photos pour prouver