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Libération

Les hôpitaux s'installent dans la grève. Les syndicats contestent le budget 2000 de l'Assistance publique de Paris.

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publié le 16 décembre 1999 à 1h58

Jeff, de la cantine, a plus de succès que l'accordéoniste. Le

premier annonce que «demain, le self est gratuit pour tout le monde». Quant au musicien, il entreprend sans grand succès, de faire reprendre le refrain de l'Internationale par la petite centaine de blouses blanches. «Ça doit être la dix-huitième AG», calcule cette infirmière un peu lasse. Sous la verrière d'entrée de l'hôpital Saint-Louis à Paris, c'est un rituel. Depuis le début de la grève, le 22 novembre, André Claquin réunit une assemblée générale chaque jour vers 14 heures. Le délégué syndical de la CGT, qui coordonne aussi l'intersyndicale Sud-CRC, CFDT, FO et CGT, «prend le pouls» comme il dit. Et tente de mettre au point un ordre du jour. Aujourd'hui, c'est le ralliement des médecins à la cause, celle qui mobilise les grévistes depuis plus de trois semaines. «Ils disent qu'ils nous soutiennent, mais ils hésitent toujours à s'engager», avoue Claquin. Et de tenter de convaincre, au micro, ceux qui traversent le hall. Un petit signe de la main et ils disparaissent dans un couloir.

«Conséquences». Les revendications? Il n'a plus besoin de les répéter aux grévistes de cet hôpital de l'Assistance publique (AP). «Elles n'ont pas changé: la baisse de budget de l'AP amène un manque d'effectifs dans les services. Ici, on est 2 500 et, en trois ans, on a perdu plus de 100 postes, alors que le nombre de soins augmente. Les patients en subissent les conséquences.»

Des patients qui, eux aussi, assistent à l'AG. L'une d