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Libération

Monaco joue l'omerta. Les parlementaires de la mission sur la délinquance financière se heurtent aux autorités princières.

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publié le 16 décembre 1999 à 1h59

Il y a presque un an, la principauté de Monaco publiait un Livre

blanc, sobrement intitulé «Mythes et Réalités», qui expliquait, entre autres, que le Rocher «ne justifie aucunement la qualification de paradis fiscal». A partir de ce matin, et pendant deux jours, les parlementaires de la mission sur la délinquance financière en Europe vont troubler cette tranquille assurance. «Il s'agit de savoir si les nombreuses difficultés de ces dernières années sont en passe de se résorber, et si l'opération vérité du Livre blanc peut supporter une visite démocratique», annonce le président de la mission, le député (PS) Vincent Peillon, qui sera accompagné de son confrère Arnaud Montebourg, député (PS) de Saône-et-Loire.

Cette crainte semble fondée, au regard des difficultés rencontrées depuis plusieurs jours pour organiser les auditions des principales autorités monégasques. Refus de la présence d'une sténo, blocages devant le souhait des députés français d'entendre certains juges en tête-à-tête, réticences à être entendus en territoire étranger ­ soit au consulat de France ­, et opposition du chef de cabinet du prince Rainier à être auditionné, le tout en dépit de la pression exercée par le Quai d'Orsay. Une position étonnante pour un Etat qui nie toute comparaison avec un paradis fiscal. Il y a quelques semaines, la Suisse avait offert le même paradoxe, des banquiers helvètes ayant refusé de s'exprimer devant les membres de la mission.

Ce n'est qu'hier que la situation s'est un peu asso