Plusieurs centaines d'automobilistes ont passé une nuit blanche sur
des autoroutes autour de Lille (Nord), bloqués par le verglas dans leurs voitures mercredi soir, attendant de longues heures l'arrivée des secours. Hier, en réponse à la polémique, Rémy Pautrat, le préfet du Nord, a reconnu qu'il aurait fallu «faire un effort en termes de veille». Traduction: malgré les coups de fil alarmistes de la police et de la gendarmerie sur le terrain, la direction départementale de l'équipement (DDE) a tardé à réagir. L'équipement avait reçu dans la journée un bulletin d'alerte météo l'avertissant de fortes chutes de neige aux alentours de 22 heures. Or la neige a commencé à tomber dès 18 heures, au moment de la sortie des bureaux, et, une heure avant, le verglas avait déjà pris sur le fameux «enrobé drainant» des routes. Ce revêtement, idéal en cas de pluie, est catastrophique en cas de froid, car l'eau y reste prisonnière et gèle. Mercredi, les neiges fondues de la matinée ont transformé le périphérique en patinoire. Vers 20 h 30, le préfet a mis en place une cellule de crise et la DDE a appelé chez eux les personnels d'astreinte. Il était trop tard pour le sablage. Et les engins de secours ne pouvaient avancer: les poids lourds, qui avaient glissé sur les voies en pente, bloquaient la circulation, et certaines voitures s'étaient garées sur les bandes d'arrêt d'urgence. On a donc paré au plus pressé: prise en charge des personnes vulnérables et évacuation par hélico d'une femme qui