Dijon, envoyé spécial.
Les policiers étaient assez contents. «Cette enquête a permis de mettre un terme à un important trafic de stupéfiants dans la région dijonnaise», concluait triomphalement un commandant de police en décembre 1998. Un an plus tard, le soufflé est un peu retombé: une poignée de beurs ont bien été pris la main dans les stups mais le réseau n'est pas apparent. Et il apparaît clairement que c'est la PJ qui a monté toute l'affaire, en prenant quelques libertés avec la procédure. La police vient d'ailleurs d'écoper, lundi, à la veille du procès en appel des trafiquants à Dijon, d'une plainte pour «complicité d'infraction à la législation sur les stupéfiants», «entrave à l'action de la justice», «faux et usage en écritures publiques».
Kilo de tomates. C'est au départ une embrouille entre jeunes, que l'instruction n'a pas pu franchement démêler. Un certain Chaïb se fait pincer en mai 1998 à Dijon avec 9 grammes d'héroïne. Sa copine et l'un de ses potes, Hachim, en profitent pour faire le ménage et planquent dans une cave un sac de drogue qui vaut son pesant d'or: 8 paquets de haschich et un kilo d'héroïne, pimentés d'une bonne poignée de pilules d'ecstasy. Chaïb ne voit pas de quoi on veut parler. Il n'a jamais vu ce sac, en tout cas il n'était pas à lui. «Vous croyez que si j'avais toute cette came chez moi, a expliqué mardi le jeune homme, j'aurais habité dans un foyer deux fois plus petit que ma cellule aujourd'hui?» Le président lui fait observer que, justeme