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Libération

Lille achève sa cathédrale. Enfin doté d'une façade, l'édifice a été inauguré hier, concluant le projet commencé en 1854.

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publié le 20 décembre 1999 à 2h23

Lille, correspondance.

Encore treize jours et la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille de Lille, dont la construction a été commencée au XIXe siècle, aurait atteint le XXIe sans être achevée. L'édifice néogothique a enfin été inauguré hier au son des cuivres de l'Orchestre national de Lille. Parking boueux. Un siècle et demi, pour une cathédrale, ce n'est pas si long. «On est dans la moyenne nationale», souligne l'évêque Gérard Defois. D'ailleurs, ce n'est pas la lenteur des travaux qui a gêné les habitants, mais la laideur du monument, entouré d'un parking boueux, avec sa façade aveugle, murée depuis 1947. Elle est restée en l'état jusqu'à ce que, en 1991, Mgr Jacques Vilnet, alors évêque de la ville, décide que l'édifice, «indigne de Dieu et des hommes», devait être terminé. Coût des travaux: 35 millions de francs, financés aux deux tiers par une souscription, l'évêché prenant le solde à sa charge.

Aujourd'hui, le fidèle est accueilli par un voile de marbre translucide conçu par l'architecte lillois Pierre-Louis Carlier. Tenu en suspension par des filins d'acier, le voile laisse entrer la lumière du jour, tandis que, la nuit, il est éclairé de l'intérieur. «Une horreur, un monstre de béton», s'indigne un jeune habitant du quartier qui n'a pas connu l'édifice avant son achèvement. «Un exploit inouï», pense un vieux monsieur en manteau chic, qui sort de la cathédrale au bras de sa femme. «Ça va bien avec le reste. Ils ont trouvé ce qu'on pouvait faire de mieux au moindre coût.