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Libération

Emeute à Montauban après la mort d'un jeune cambrioleur. Mohamed Elouari a été abattu par un propriétaire.

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publié le 22 décembre 1999 à 2h21

Montauban, envoyé spécial.

Les émeutiers de la banlieue peuvent aussi incendier les centres-villes. Lundi soir à Montauban, quatre jeunes encagoulés sont descendus d'une BMW pour briser les vitres d'un poste de police de la place Nationale et y jeter des cocktails Molotov. Une troupe de gendarmes était déjà en place pour assurer la protection du palais de justice qui pouvait être menacé. Le débordement devenait difficile à contenir. Il y avait déjà plusieurs heures que l'école maternelle et le bureau de poste du quartier périphérique des Chaumes avaient été mis à sac.

Une centaine de jeunes gens et plusieurs heures de guérilla urbaine" C'est «l'ampleur» de l'émeute qui a étonné le préfet et le maire de Montauban. Non pas le fait qu'elle éclate. Depuis la veille au soir, l'un et l'autre restaient crispés sur leur téléphone. Le décès par balle de Mohamed Elouari, un cambrioleur de 23 ans tué en pleine action dimanche soir par le propriétaire d'une villa, était susceptible de déchaîner le quartier des Chaumes où il vivait. Et, à partir de 20 heures, effectivement, les incendies de poubelles, casses de voitures et caillassages de pompiers s'y sont multipliés.

«C'est la ruine de plusieurs années de travail politique"» Roland Garrigues, le maire PS de la ville de 54 000 habitants, a le sentiment d'avoir tout mis en oeuvre pour éviter de telles flambées. Il a participé à la rénovation des quartiers sensibles. Il a signé un contrat de ville et un contrat local de sécurité. Son comité