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Libération

Premiers tours de vis sur les Champs. Le montage des onze grandes roues du millénaire a débuté lundi à Paris.

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publié le 22 décembre 1999 à 2h21

Il est heureux comme un pingouin sur sa banquise, et les voitures

qui roulent au pas sur l'avenue des Champs-Elysées butent sur ce drôle de type qui s'agite dans un froid mordant. En dehors des embouteillages, l'affaire n'est pas encore spectaculaire, sauf pour les inconditionnels des travaux publics. Mais Patrick Bouchain, le maître d'oeuvre du changement de millénaire, arpente son chantier avec une fraîcheur d'esprit assez de saison. Le montage des grandes roues a commencé lundi, et il a onze jours devant lui. Moins deux pour la représentation et la répétition de la veille. Moins un pour la visite de la commission de sécurité. Moins un pour le jour de Noël. Reste sept jours ouvrables, pour un chantier énorme, mais Patrick Bouchain voit déjà à travers les tas de tôle sur la chaussée, une énorme gerbe de poésie qui va éclater pour la fête du siècle.

Assez prosaïquement, la chaussée des Champs-Elysées est découpée de la Concorde à l'avenue Georges-V en petits îlots indépendants où les forains montent avec onze compagnies théâtrales onze grandes roues, entrecoupées de dix petites, les «bâtons dans les roues» des plus grandes pour casser le rythme. L'avenue est bouclée à 23 h 30 tous les soirs, et on décharge platement le matériel. «Ce qui compte dans les Champs, c'est le vide, assure Bouchain. 2,3 km de long, 70 m de large, dont 24 de chaussée, pour des immeubles de 22 m de haut. Dans Paris, la largeur des rues est équivalente à la hauteur des immeubles. Ici, elle est trois fois