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Libération

Mobilisation autour du triangle noir. Les 900 tonnes de fioul pompées n'empêcheront pas la pollution des côtes.

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publié le 23 décembre 1999 à 2h20

Les 10 000 tonnes de fioul lourd échappées des cuves de l'Erika

narguaient hier encore ceux qui s'emploient à limiter les dégâts. Les simulations de dérive de Météo France prévoyaient une marée noire entre samedi midi et dimanche dans un «triangle» englobant terre et mer, délimité par l'île d'Yeu, Noirmoutier et Saint-Jean-de-Monts. D'où des difficultés pour cibler efficacement les moyens à déployer à terre, notamment les deux unités de la Sécurité civile de cent hommes chacune, opérationnelles depuis hier: sur l'île d'Yeu ou, en face, au nord des Sables-d'Olonne? Un véritable casse-tête pour la préfecture de Charente-Maritime en charge du plan Polmar-terre, déclenché hier. Une trentaine de kilomètres de barrages flottants et des barges de récupération de polluants ont été stockés dans les secteurs menacés.

Nappe disloquée. Sur la zone polluée, localisée hier à 65 kilomètres à l'ouest de l'île d'Yeu et à 52 km au sud-ouest de Belle-Ile, la météo était favorable au pompage. Malgré des vents d'ouest de force 3-4, la mer n'était pas suffisamment formée pour empêcher le travail de la flottille antipollution. Mais la dislocation de la nappe a ralenti les opérations. «Elle s'est complètement fragmentée en une multitude de taches de un à vingt mètres de diamètre. Du coup, les bateaux doivent relever leurs équipements pour passer d'une tache à l'autre», expliquait la préfecture.

Hier, à 19 heures, le bilan présenté par la préfecture maritime n'était pas négligeable: près de 900 tonnes