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Libération

La messe en solitaire de Mgr Frana.Depuis 15 ans, l'observateur du Vatican à l'Unesco se livre à ce rituel quotidien.

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publié le 25 décembre 1999 à 2h19

La messe. Pour tout pratiquant, elle représente la célébration

symbolique du partage. Un moment qui se vit à plusieurs. Une liturgie collective par excellence. A cette occasion, l'Eglise catholique (en grec: assemblée universelle) prend sa dimension de communauté de fidèles. Pourtant, le prêtre italien Renzo Frana va à la messe, vit la messe, dit la messe, tous les jours. Mais seul avec lui-même. Sans fidèles. «Je ne peux pas faire autrement. Je me dois de dire la messe mais je suis tout seul dans cette maison. Je n'ai pas d'horaires fixes, je me décide quand j'ai un moment libre dans la journée. Jamais je ne suis resté une journée sans dire la messe. C'est un moment privilégié de la foi. D'autant que le sacerdoce a été institué par le Christ autant pour le ministère de la parole que pour le ministère de l'eucharistie. Une fois, j'étais en Chine et je n'ai pu ni dire, ni assister à la messe pendant huit jours. C'était une expérience pénible.» La soixantaine élégante, la minceur accentuée par la rigidité d'un col romain, Renzo Frana est observateur permanent du Saint-Siège à l'Unesco, une sorte d'ambassadeur, entre lois des hommes et foi en Dieu (1). «Nous, diplomates, nous ne devons pas oublier que nous sommes aussi prêtres.» Tous les jours donc, dans la chapelle aux vitraux mordorés de l'hôtel particulier du VIIIe arrondissement où il vit seul, missionné par la secrétairerie d'Etat depuis une quinzaine d'années, cet ecclésiastique rattaché au diocèse de Bergame célèbre la m