Béthune envoyée spéciale
A la barre, chemise blanche, foulard blanc, moustache digne de José Bové, dont il aime à se réclamer, Jacques Kmieciak se tient bien droit. Au fond de la salle d'audience, les militants ont replié les banderoles et rangé les pétards. Tout à l'heure, devant le tribunal, ils chantaient l'Internationale, «tous unis» autour de Jacques Kmieciak. Le militant anarcho-syndicaliste de la Confédération nationale du travail (CNT), figure de l'agitation béthunoise, familier des coups d'éclat, comparaissait jeudi pour «outrage à magistrat» et «dégradation volontaire de bien public».
L'après-midi du 10 décembre, une délégation de chômeurs et précaires s'invite à la mairie de Béthune. A sa tête, Jacques Kmieciak, pigiste «précaire» dans la presse régionale. L'équipe vient de quitter l'ANPE, dont elle accuse le directeur de radier abusivement des chômeurs. Elle veut s'en ouvrir au maire (Bernard Seux, apparenté socialiste) et lui demander de prendre position. Le maire accepte de les recevoir. En attendant, toute l'équipe commence à distribuer des tracts dans les services de la mairie. Ils sont bien accueillis. «Nous frappons aux portes, nous saluons les personnels. A l'état civil, on nous a même donné des bonbons», raconte Jacques Kmieciak à la barre.
Les militants poussent la porte du maire et déposent un tract. Le maire surgit, et c'est la bousculade. Echange d'insultes. Bernard Seux veut refermer la porte, Jacques Kmieciak veut l'ouvrir. Elle se casse. Une militante