Hier, la tempête a précipité l'accostage d'une partie de la marée
noire de l'«Erika» sur les rivages du sud de la Bretagne, de l'estuaire de la Loire à la pointe de Penmarc'h (Finistère), et retardé l'arrivée des nettoyeurs. Des nappes de fioul, poussées par des rafales de vents d'ouest de 150 km/h, ont pollué ponctuellement le littoral breton: des rias du sud du Finistère en passant par la côte très sauvage de Belle-Ile et Hoedic (Morbihan). Hier matin, les parcs à huîtres qui bordent la rivière d'Etel (Loire-Atlantique) ont pu être évacués avant une nouvelle marée de flaques de mazout. Mais la très forte houle empêchait de mettre en place les barrages flottants. Les marais salants de Guérande ont été épargnés, mais des traces d'hydrocarbures ont été repérées dans au Croisic, haut lieu de l'élevage de coques, ainsi qu'en amont de l'embouchure de l'estuaire de la Loire. A Batz-sur-Mer, plusieurs dizaines de bénévoles maigrement outillés, épaulés par la Sécurité civile, tentaient de retirer d'énormes galettes de fioul échouées. En Bretagne et en Loire-Atlantique, seule une partie des secours, coordonnés par les préfectures dans le cadre du plan Polmar-terre, a pu se rendre rapidement sur place: les pompiers et les services de l'Equipement étaient mobilisés pour colmater les toits des maisons et dégager les routes. Plus au sud, en Vendée, de premières traces de fioul lourd ont été constatées sur les côtes ouest et nord de l'île de Noirmoutier. Dans la soirée, la baie de Bourg