Strasbourg de notre correspondante
Le regard plonge sur Schirmeck (Bas-Rhin), où, il y a près de soixante ans, les nazis enfermaient les opposants à leur régime de terreur. En face, sur les collines boisées, se distingue l'ancien camp de concentration du Struthof, l'unique camp installé en France. Une clairière en pente douce, au coeur d'une vallée des Vosges alsaciennes. Là se dressera bientôt le mémorial-historial consacré aux «Alsaciens-Mosellans dans la Seconde Guerre mondiale».
Cinquante-cinq ans après la fin de la guerre, l'Alsace-Moselle vient de décider de se doter d'un lieu de mémoire chargé de montrer au reste de la France et à la face du monde que son histoire, en cette période, fut singulière et à nulle autre comparable. Le gouvernement, en la personne de Jean-Pierre Masseret, secrétaire d'Etat chargé des Anciens combattants et Mosellan d'élection, y a apporté sa contribution décisive. L'Etat devrait participer à l'investissement pour une somme de 10 à 12 millions de francs, sur un total évalué entre 60 et 80 millions. «Avec le franchissement du siècle, il faut léguer aux jeunes générations un socle de mémoire. De 1940 à 1945, l'Alsace-Moselle a été germanisée et nazifiée», explique le ministre, qui promet que ce monument «sera un lieu d'Histoire, de toute l'Histoire. On ne fera l'impasse sur rien: ni sur les zones d'ombre, ni sur celles de lumière».
Révéler les divergences. La commission scientifique chargée d'élaborer une première trame historique sous la directio