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Libération

A Strasbourg, un réveillon sous surveillance record.Les autorités craignent les traditionnels incendies de voitures.

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publié le 29 décembre 1999 à 2h16

Strasbourg, de notre correspondante

Les pouvoirs publics disent qu'ils ne sont pas trop «inquiets», mais quand même: ils prennent leurs précautions. Ils ont au moins autant de mémoire que les médias, qui se rappellent que chaque 31 décembre à Strasbourg amène son lot de voitures brûlées, de cabines téléphoniques détruites. Certes, la nuit de la Saint-Sylvestre 1998 avait été un peu moins incendiaire que la cuvée 1997 (43 voitures brûlées contre 61; 9 cabines téléphoniques dévastées contre 21; 14 destructions d'Abribus contre 32). Mais ce réveillon-là n'est pas complètement ordinaire. Et le passage à l'an 2000 pourrait donner des idées de surenchère. D'autant que le préfet de la région Alsace, Philippe Marland, le concédait il y a quelques semaines: «Le phénomène de voitures brûlées n'est pas maîtrisé.» Selon la préfecture, il y a eu 646 véhicules incendiés en 1998 dans l'agglomération de Strasbourg, et 697 en 1999 (chiffre arrêté au 27 décembre à 8 heures).

Si Philippe Marland méprise toutes les rumeurs qui galopent en ville (genre «2 000 voitures brûlées pour l'an 2000»), il n'en demeure pas moins un préfet prudent. Ce qui, sur le terrain, se traduira par une mobilisation sans précédent des forces de l'ordre ­ de 15 à 20% de plus que l'année dernière, où Strasbourg était déjà sous haute surveillance. 75% des effectifs départementaux de police et de gendarmerie seront au travail ce soir-là. Cinq escadrons de gendarmerie mobile (près de 400 hommes) ont été appelés en renfort