Creil envoyé spécial
Le problème, ce sont les deux pages du «Devoir du porte-lance». Personne n'a réussi à apprendre par coeur ce code d'honneur du maniement de la lance à incendie. «Ils voulaient qu'on le connaisse à la virgule près, je vois pas l'intérêt. Il suffit de savoir se servir des tuyaux.» Cyril n'a pas pu le réciter, pas plus que les dix-sept autres jeunes en formation au centre des sapeurs-pompiers de Creil (Oise). Devant le mutisme des écoliers en uniforme, le sergent-chef Mehlik Diab leur a interdit les exercices d'incendie. «Parce que c'est ceux qu'on préfère», râle Cyril. A la place, il y a cours de sciences, mais l'uniforme reste de rigueur, même pour plancher sur les volts et les ampères.
Calendrier gratuit. La tenue de sapeur-pompier, ils la portent 39 heures par semaine et ne l'enlèvent que pour rentrer chez eux, pas loin, à la cité de Montataire, «un quartier où l'on offre le calendrier des pompiers parce qu'on n'arrive pas à le vendre», résume le sergent-chef. Ses élèves ont entre 17 et 32 ans, sont déscolarisés ou RMistes. Pendant une année scolaire, ils vont se former au secourisme, passer un CAP d'agent de sécurité, devenir pompiers volontaires ou professionnels, par le biais d'un concours. Un an pendant lequel ils sont en CES, payés 3 000 F par mois, avec, au bout, une embauche possible dans une société de gardiennage ou une grande entreprise du coin. «Une formation de sécurité faite directement chez les pompiers et encadrée par eux, c'est superqualif