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1900-1999, ci-git l'hôpital PasteurLe vénérable établissement parisien ferme, au désespoir des soignants et des malades, notamment du sida.

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par Eric Favereau et Dominique TREILHOU
publié le 30 décembre 1999 à 2h14

Un siècle d'existence et c'est la fin. L'hôpital de l'Institut

Pasteur aura vécu de juillet 1900 au 31 décembre 1999. Demain, il ferme ses portes. Définitivement. «C'est la plus triste histoire hospitalière de cette fin de siècle», lâche, désabusé, un médecin.

Il y avait 50 lits. Un seul service, spécialisé dans toutes les maladies infectieuses. Une des originalités de cet hôpital, à mille lieues du gigantisme hospitalier de l'après-guerre. «C'était aberrant mais miraculeux», explique une infirmière. Avec le succès des traitements antisida, de moins en moins de patients ont été hospitalisés. Mais l'hôpital de jour, lui, était comble. «Du travail, il y en a. D'autres maladies infectieuses existent, la prise en charge de l'hépatite C par exemple. Et le sida est loin d'être fini», argumente un ancien médecin de l'hôpital. Mais rien n'y a fait. Le dossier a été mal géré: manque évident de volonté de la direction de l'Institut Pasteur, forte contrainte budgétaire des autorités de tutelle, ont abouti à ce résultat sans appel. Plus un lit. Une petite partie de l'équipe déménagera vers l'hôpital Necker voisin. Et, dans le lieu déserté, ne restera qu'un centre de consultations.

«Humanité». Le 10 décembre, le personnel restant a tenté un dernier geste. Dans la serre tropicale qui relie les deux ailes de l'hôpital, éclairée de cierges, une couronne mortuaire décorée d'objets, de lettres, a été déposée par les derniers malades et les soignants. Cérémonie douloureuse. «Merci à toute l'équip