Montpellier, correspondance.
A Montpellier, Odysseum se résume à un panneau avec un logo étoilé qui mène au multiplex Gaumont et, depuis début décembre, dans l'une des salles de l'Opéra, à une jolie maquette de rues piétonnes bordées de palmiers. A Paris, dans le bureau de l'avocat Arnaud Lyon-Caen, il occupe déjà de volumineux dossiers à plaider en justice. Empatouillés au quotidien dans les travaux du tramway; à peine familiarisés avec Antigone, le quartier dessiné par Ricardo Boffil; sonnés par Port-Marianne la nouvelle ZAC qui doit d'ici à 2010 achever de tirer la ville vers la mer et accueillir 15000 nouveaux habitants les Montpelliérains n'ont pas encore imaginé le «monde de loisirs et de sensations» que leur promet, pour 2001, Georges Frêche, le maire socialiste.
Mais le sang des commerçants du centre-ville n'a fait qu'un tour. Toujours rapides à manier la calculette, ils n'ont retenu qu'une chose: Odysseum sera non seulement un village ludique avec une patinoire, un bowling, un planétarium, un aquarium et quantité d'autres réjouissances ludico-éducatives mais aussi et surtout un immense réservoir à commerces avec 150 boutiques et restaurants, un Géant Casino, un Ikea, un Décathlon" Le tout desservi par le tramway et un parking géant de 800 places. Au total, 90000 m2 de surfaces commerciales, autant que tout ce que réunit aujourd'hui le centre-ville. A ce compte-là, estime la Faduc, l'association porte-étendard de la révolte commerçante, le chaland peut passer