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Libération

Des réfugiés tchétchènes face aux rigueurs administratives .Quatre familles, installées à Albi depuis août, ont déposé un recours après le rejet de leurs demandes d'asile.

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publié le 4 janvier 2000 à 22h10

Quand les quatre familles tchétchènes ont débarqué en août à Albi,

elles se sont dit qu'elles allaient pouvoir souffler un peu. Elles ont aussitôt déposé une demande d'asile politique auprès de l'Ofpra, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, et ont enfin découvert une institution que le monde nous envie: l'administration française. Les lettres de refus sont tombées très vite, d'octobre à décembre dernier. Comme celle qu'a reçue Arsen B. «L'intéressé, originaire de Tchétchénie, déclare avoir quitté son pays le 1er septembre 1995 en raison des combats qui s'y déroulaient», note scrupuleusement l'Ofpra. Il s'est rendu au Daguestan, «mais la police l'aurait accusé de collaborer avec les combattants tchètchènes. Craignant pour sa sécurité, il aurait décidé de fuir». Conclusion logique: «Ses déclarations ne permettent pas ["] d'imputer aux autorités russes la responsabilité des agissements dont il aurait été victime.» Le Tchétchène a failli s'étrangler: personne n'a expliqué à l'Ofpra que les Russes font la guerre en Tchétchénie? La réponse est administrativement plus subtile. L'homme a, dit-il, été persécuté au Daguestan, probablement par des fondamentalistes islamistes wahabbites, suppute l'Ofpra. Ce ne sont donc pas les autorités russes qui chassent le Tchètchène, et la Convention de Genève ne s'applique pas. Maintenant, si la France veut faire un geste, il existe l'asile territorial, voyez avec le ministère de l'Intérieur. «L'Office trouve toujours un moy