C'était perceptible dès la fin de l'année 1998, au moment où les
députés tentaient de lancer une commission d'enquête parlementaire sur la Mutuelle nationale des Etudiants de France (Mnef): cette affaire empoisonnait la gauche, mais gênait aussi un peu certains rangs de la droite. On comprend désormais un peu mieux les raisons de cet embarras. Le parquet de Paris a délivré un réquisitoire supplétif aux deux juges d'instruction, Armand Riberolles et Françoise Néher, pour «abus de confiance et recel» qui risque de placer en situation difficile un député de l'UDF, Dominique Paillé, élu des Deux-Sèvres.
Ce qui est visé par le supplétif, ce sont les sommes perçues par Caroline F., assistante parlementaire de Paillé jusqu'en juin 1997. Les montants ne sont pas énormes: une note d'honoraires de 50 000 F pour une «étude» en 1996, payée par la Mnef. Et des indemnités d'administrateur perçues en 1995, 1996 et 1997, pour un montant total de 95 000 F au titre de la Mutuelle interprofessionnelle de France (MIF), l'une des structures jumelles de la Mnef, dirigée par Olivier Spithakis et son ami marseillais Michel Beurnier. Ces indemnités (145 000 F en deux ans) ont été versées alors que Caroline F. n'a jamais mis les pieds à un seul conseil d'administration, comme le constate le rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) rédigé au printemps 1999.
Recentrage idéologique. Les enquêteurs s'interrogent, et soupçonnent que cette rémunération aurait bien pu intervenir dans