Le naufrage du pétrolier Erika, qui naviguait sous les couleurs du
drapeau maltais, a relancé la polémique sur les pavillons de complaisance. Les premières flottes marines de commerce du monde sont celles du Liberia, du Panama, des Bahamas, de Chypre, Singapour, Malte" Véritables paradis fiscaux maritimes, ces pays offrent des frais d'immatriculation minimes, une imposition faible pour les revenus d'exploitation des navires et des réglementations de sécurité et de contrôle réduites. Marins kenyans, philippins, indiens, malais ou birmans depuis longtemps, polonais ou russes depuis la fin de l'ex-URSS, fournissent désormais le gros des équipages, la plupart du temps sans contrat de travail.
Charte. Quelques jours après le naufrage de l'Erika, le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, déclarait qu'il voulait «en finir avec les pavillons de complaisance». Il a invité l'ensemble des acteurs du transport maritime à une table ronde en février, pour «élaborer une véritable charte de sécurité maritime». Tout un programme. Le gouvernement français compte bien profiter de son tour de présidence de l'Union européenne au second semestre de cette année pour faire de la sécurité maritime l'un des sujets prioritaires.
En attendant, la France a déjà mis au point un projet nommé Equasis: un système d'information sur l'état des bateaux, qu'elle souhaite voir adopter par l'Organisation maritime internationale (Omi, affiliée à l'ONU), chargée d'édicter des règles de sécurité mais qui, contra