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Libération

Le père qui refusait la fatalité de la mer. Bernard Malet poursuit les constructeurs du chalutier dans lequel est mort son fils.

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publié le 6 janvier 2000 à 22h08

Boulogne-sur-Mer, envoyée spéciale.

Partout, des souvenirs. Ici, les photos du jeune matelot, souriant. Là, sur un tableau, le chalutier Snekkar Arctic. Avant le naufrage du 21 février 1986, au large de l'Ecosse. Bilan: dix-huit morts. Parmi eux, William, le fils de Bernard Malet. Depuis, le père, mécanicien de marine de Boulogne-sur-Mer navigue entre les salles d'audience, de tribunal administratif en Cour de cassation. Il a créé l'Association des familles des victimes du Snekkar Arctic (Afsa), les premières en France à s'être constituées partie civile dans un naufrage. Le navire, flambant neuf, a coulé en huit minutes, au large des îles Hébrides. Sept survivants. Un peu après minuit, cette nuit-là, le chalut ­ un filet traîné par le bateau­ croche et le capitaine fait reculer le navire. Un officier constate alors une arrivée d'eau par la gaine de ventilation et des avaries dans le tableau électrique principal. Le chalut est embarqué, déchargé de ses cinq tonnes de poissons, puis remis en état et relancé à l'eau. Vent force 5/6, houle de 3 à 4 mètres. 01 h 15. L'officier constate une importante quantité d'eau dans l'entrepont usine, le chalutier gîte rapidement, se couche puis sombre. Il n'y aura que sept survivants. Un marin porté à leur secours depuis un autre chalutier a aussi péri. Surnommé «la Rolls Royce de la mer» lors de son inauguration, le Snekkar Arctic avait été mis en service en mai 1985. Comment le chalutier tout juste sorti des Ateliers et chantiers de la Ma