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Libération

«Assurances ou pas, ça va être salé!». En Charente-Maritime, une famille sans électricité entourée de pins cassés.

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publié le 7 janvier 2000 à 22h05

Cercoux, envoyé spécial.

Guy et Maïté Deloubes sont cloués au lit. Aux antibiotiques. «Le matin, il fait cinq degrés dans la maison. Le rhume, il fallait s'y attendre», soupire Maïté, employée de bureau. «Pour le moment, c'est ça notre seule préoccupation: l'électricité, voir revenir l'électricité.» Une préoccupation commune à l'ensemble des 1 076 habitants de Cercoux, un bourg et 80 hameaux de Charente-Maritime, à la limite de la Gironde. Pour les comptes, les Deloubes verront plus tard. «Nous sommes des miraculés, c'est déjà ça!» Elle n'exagère pas: la maison était entourée de hauts pins des Landes. Tous gisent à terre. La grande maison, incroyablement épargnée, semble surgir au milieu d'un jeu de Mikado géant. «A l'étage, il y a notre chambre et celle de notre fils!» Pendant 24 heures, elle et sont mari sont restés cloîtrés, hébétés. Que pouvaient-ils faire? Pendant deux jours, Cercoux a été totalement isolé par les milliers d'arbres jonchant les routes alentour. Il n'y avait plus ni route, ni électricité, ni téléphone, ni eau.

400 devis. Ce n'est que le surlendemain de «la catastrophe», comme on dit ici, que Maïté est allée chez son assureur, à Guîtres (Gironde), la ville la plus proche. «Il n'a pas pu faire grand-chose vu qu'il n'avait pas de courant et que son informatique ne marchait pas; il a pris ma déclaration et m'a conseillé de demander des devis.» Maïté s'est donc empressée d'appeler son entrepreneur habituel. «Il m'a répondu qu'il avait déjà 400 interventions et